Mélanie Chaki s’est envolée pour New York, afin d’effectuer son stage de fin de première année à l’ISFJ-Lille. A seulement 18 ans, Mélanie ne manque ni d’audace ni de persévérance. Car ce ne fut pas une mince affaire à organiser.
Elle s’intéresse au journalisme depuis seulement un an. Mais ce qui est sûr, c’est que Mélanie Chaki a soif de voyage et un caractère bien trempé. En décembre 2020, la jeune Stéphanoise passe donc le concours ISFJ. Lors de son voyage à Lille, elle croise la route de Maeva, jeune journaliste reporter d’image (JRI) faisant régulièrement des allers retours entre Paris et New-York. Mélanie n’est même pas encore acceptée au Campus Eductive Lillenium qu’elle lui envoie un message, afin d’obtenir des renseignements. Maeva lui répond qu’elle travaille pour M6, Arte et l’émission Quotidien de TF1. Mélanie est charmée.
En apprenant quelques jours plus tard qu’elle est acceptée à l’ISFJ à Lille, Mélanie envoie directement un mail au bureau de Quotidien à New-York. A l’époque, elle n’a pas encore passé le bac mais se voit déjà arpenter les rues de « Big Apple ».
Un long combat
Pendant huit mois, elle multiplie les mails. Aucune réponse. Mais elle ne lâche rien pour montrer sa détermination. Car elle est sûre d’elle. C’est là-bas qu’elle veut apprendre son métier de journaliste. En octobre, elle reçoit enfin une réponse. « Cela va être compliqué » lui annonce son interlocuteur à Manhattan. Mais il lui propose tout de même une « visio ». Mais comble de l’ironie, il lui demande de venir à New-York pour un nouvel entretien. Action réaction, Mélanie prend son billet d’avion et s’envole le 11 décembre 2021 pour les États-Unis.
Le chef d’agence n’en revient pas, lorsque Mélanie se présente pour son entretien le 13 décembre. « Il m’a dit que j’avais probablement fait le voyage pour rien », raconte-telle, avec un léger sourire. « Mais après, nous avons parlé durant deux ou trois heures. Je suis sortie épuisée de cet entretien ».
Durant deux jours, la jeune étudiante navigue en plein doutes et avec quelques pleurs aussi. En permanence, elle a les yeux rivés sur son téléphone. Et le 15 décembre, deux heures à peine avant de rentrer en France, elle obtient une réponse. Les New-Yorkais l’acceptent dans leur équipe pour un stage de 6 mois en tant que JRI.
Mélanie Chaki devant le grand palais de Lille prête à couvrir un événement. Crédit : Louis Piraud
« Il y a des cages à lapin pour 5000 euros par mois »
Débute alors les procédures administratives. Mélanie commence par demander son visa-travail, incontournable pour être légalement rémunéré aux États-Unis. Mais le précieux sésame coûte la bagatelle de 1600 dollars. Elle doit faire des sacrifices et tape dans ses économies. Mais ce n’est pas tout. Elle doit passer des entretiens téléphoniques en anglais et se présenter à plusieurs reprises à l’ambassade américaine à Paris. Elle doit aussi fournir une multitude d’informations extrêmement précises et parfois très personnelles.
En février 2022, le visa est accepté. Mélanie doit alors s’occuper de son logement. Elle doit absolument dégoter un gîte à Manhattan. Pour un 25 mètres carrés, le loyer moyen est de 3500 euros par mois. Pas simple. De nouveau, l’inquiétude s’empare de la jeune fille. « C’est hallucinant, il y a des cages à lapin pour 5 000 euros par mois ». Elle regarde du côté des colocations et s’inscrit sur des groupes Facebook. Mais tous les propriétaires et agences lui ferment la porte au nez car elle habite trop loin ou ne correspond pas aux attentes. Pire, les cautions sont faramineuses.
Après trois mois d’acharnement, Mélanie trouve enfin un appartement de 25 mètres carré à Manhattan en Airbnb contrat long. Et le 6 avril, Mélanie s’envole de l’autre côté de l’océan, non sans de nouvelles péripéties lors de son arrivée à l’aéroport Kennedy. Un voyage ambitieux, décroché à force d’une volonté de fer et qui va lui apporter une expérience de vie unique. Rendez-vous en septembre prochain pour nous débriefer cette formidable aventure…
Marine Chaumette – ISFJ1